Les loyers s’envolent dans la plupart des grandes villes. On notera surtout la côte Atlantique où la tension locative augmente.
Louer un logement en France devient de plus en plus difficile.
Avec l’envolée des taux de crédit, de plus en plus de personnes n’ont pas les moyens pour devenir propriétaires et doivent rester locataires, renforçant ainsi la concurrence sur le marché locatif.
En parallèle, l’offre se fait plus rare : avec l’interdiction de louer des logements énergivores (classés F ou G sur le Diagnostic de performance énergétique), de plus en plus de propriétaires préfèrent vendre leur passoire thermique que de réaliser les travaux nécessaires pour pouvoir continuer de la louer. Il n’en fallait pas plus pour accroître la tension locative. Et cela se ressent dans les chiffres. En moins d’un an, les loyers ont grimpé dans la totalité des villes. C’est à Bordeaux qu’ils ont le plus flambé (+8,1%). Pour la plupart des autres communes analysées, les hausses s’étalent entre +3% et +6%…
La préfecture de Gironde fait également partie du top 3 (3e) des villes où la tension locative est la plus forte.
Ce sont Rennes et Lyon, bien connues pour leur profil estudiantin, qui arrivent en tête (voir ci-dessous). Pour une offre, plus de 10 demandes sont généralement recensées. A compter de 2,5 demandes la situation est considérée comme tendue et on peut parler de pénurie à partir de 6 demandes. Un invité surprise a réussi à se glisser en quatrième position juste devant Paris: c’est Angers où le loyer est parmi les plus abordables (534 euros en moyenne). «Avec Rennes, Angers est la ville où l’indice de tension locative, a le plus explosé ces derniers mois, souligne Ivan Thiébault, responsable de la data chez Locservice. Les étudiants sont des gros consommateurs de logements dans ces deux villes. On en voit souvent dormir dans leur voiture ou chez des amis, à défaut de logement, ou de louer un Airbnb.»
À l’inverse, quatre grandes métropoles – Paris, Toulouse, Nice et Marseille -, qui ont vu leur attractivité décliner pendant la crise du Covid, peinent à remonter la pente, à l’exception de la capitale (5e sur l’indice de tension locative). «Toulouse (15e) a pâti des difficultés du marché aéronautique et du coup la demande de logements a baissé, décrypte Ivan Thiébault. Outre la cherté de ses loyers, Nice (12e) n’a pas bonne presse auprès des jeunes locataires. Quant à Marseille (16e), elle n’est pas jugée assez sûre.» La tension est certes moins forte dans ces quatre villes mais les loyers restent, malgré tout, parmi les plus élevés: entre 600 et 900 euros en moyenne, hors Paris. Pour espérer payer des tarifs moins élevés, il faut chercher du côté de Saint-Étienne, Amiens ou encore Le Havre.
Là où la demande est la plus faible. «Avec la recrudescence des logements Airbnb et l’offre locative «longue durée» de plus en plus rare, il y a un vrai risque que la tension s’accroisse», redoute Ivan Thiébault.
Source : le Figaro Immobilier