Le nombre de ventes immobilières est attendu en baisse de 17% à la fin de l’année, sur un an. Les défaillances d’agences s’envolent.
L’immobilier a vécu quatre années d’euphorie : des ventes dépassant à chaque mois la barre du million. Un pic à plus d’1,2 million de transactions a même été atteint en août 2021. Et depuis, la courbe des ventes chute.
Fin de l’année, elle passera sous la barre du million: entre 920.000 et 930.000 transactions sont attendues pour décembre 2023, soit une chute de 17% par rapport à décembre 2022. «C’est la plus forte baisse de volumes sur un an depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, souligne Loïc Cantin, président de la Fnaim. Certaines agences ont vu leurs ventes chuter de 40% entre les troisièmes trimestres 2022 et 2023.»
Bien que ce niveau de ventes reste élevé au regard des années pré-Covid, la chute est impressionnante. Mais aux dires de certains observateurs, elle pourrait et même devrait être beaucoup plus forte. «Comment est-ce possible que les ventes ne baissent que de 15 à 20% alors que la production de crédit dégringole de 50%?, s’interroge Henry Buzy-Cazaux, expert de l’immobilier depuis plus de 30 ans. La profession (agents immobiliers) a des problèmes avec la vérité des chiffres.» «Beaucoup de propriétaires, notamment des papyboomers secundo accédants, achètent cash», rétorque Loïc Cantin qui redoute une «paupérisation de la primo accession».
Au-delà de cette bataille des chiffres, tout le monde s’accorde à dire que le logement est en crise.
L’ancien ministre du Logement Olivier Klein n’avait pas hésité à reprendre l’expression de «bombe sociale» employée par l’économiste Robin Rivaton. Cette crise brutale a fait des dégâts côté emploi. À fin juillet, 637 défaillances d’agences immobilières ont été enregistrées en France (sur un total de 42.000 agences) dont 498 ont été mises en liquidation judiciaire, selon le cabinet Altares (voir ci-dessous). Du jamais vu depuis décembre 2015! Il y a un an, ces défauts étaient deux fois moins nombreux.